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Le paradoxe du jardinier qui a peur des insectes

Petite, je ne craignais pas de prendre dans mes mains les petites bêtes que je rencontrais dans le jardin. Seulement, comme 40% des français, j'ai développé l'arachnophobie, la phobie des araignées; et, pire : l'adulte que je suis devenue a peur de tous les insectes... sauf des mouches, peut-être !


Alors, lorsque j'annonce que je crée un jardin-forêt autour de ma maison, cela fait beaucoup rire. Car inviter la nature chez soi attire irrémédiablement les invertébrés. Quelle idée étrange ai-je eu là ? J'ignore d'où me vient cette peur, mais vivre parmi les arbres me paraît non négociable pour résister sans mal aux températures estivales de plus en plus irréalistes...


La situation étant paradoxale, mon choix est déjà fait : je vais devoir apprendre à cohabiter avec ces bestioles à huit — parfois six, d'autres mille — pattes. Et les volantes, jaunes et noires, au dard venimeux... J'en ai la chair de poule rien que d'imaginer leur forte présence à mes côtés ! J'ai beau leur crier que je ne suis pas une fleur, elles ne me croient jamais.


Dans le fond, quand on y pense, cette phobie est ridicule, non ? Les insectes sont minuscules et, moi, je mesure 1m65 et j'ai un sécateur ! "Certes, certes", me direz-vous, "mais la peur ne répond pas à la logique". Et c'est là le nœud du problème !


En psychologie, cette peur porte un nom : entomophobie. Elle peut venir de plusieurs choses :

  • une mauvaise expérience étant enfant (le classique "araignée dans le lit"),

  • une peur transmise par les adultes (“attention, ça pique !”),

  • ou même une peur instinctive, car certains insectes peuvent réellement être dangereux (d'ailleurs saviez-vous qu'une vingtaine de guêpes était capable d'envoyer un adulte à l'hôpital ?)

  • ou encore c’est l'effet de surprise, du à leur vitesse et leur imprévisibilité qui déclenchent notre stress...

J'entre, je crois, dans cette dernière catégorie. Et peut-être aussi un peu dans la catégorie de la mauvaise expérience, car j'avais toujours cette crainte de trouver une araignée dans mon lit... bien que cela ne soit jamais arrivé !


Bon. Et ensuite ? On fait quoi, quand on veut vivre en harmonie avec la nature… mais qu’elle nous fout les jetons ?

J'ai une mauvaise nouvelle si vous êtes dans un cas identique : la solution miracle n'existe pas ! La seule thérapie qui me semble efficace repose sur le fait de m'exposer régulièrement au "stimulus anxiogène" (aux insectes, donc). Plus je serai "en contact" avec eux, plus je m'y habituerai. Le but est que l'apparition soudaine d'un invertébrés devienne tellement routinière que l'angoisse ne se déclenche même plus.


Dans cette optique, voici quelques astuces :

🍃 1. ̶C̶r̶i̶e̶r̶!̶ (c'était pour rire!)

🍃 1. Observer au lieu de fuir. Simplement regarder. Et la nommer : “Ah, une tégénaire. Inoffensive. Sauf pour les moustiques.” (Si vous ignorez ce qu'est une tégénaire, demandez à Google : il vous montrera de sublimes images pour débuter votre arachnothérapie !)

🍃 2. Créer des zones à eux… et à moi. Je prévois des espaces plus sauvages que d'autres, où je n'irai pas souvent... Et d'autres endroits moins denses, où je pourrai tout de suite les remarquer (et ainsi éviter le stress d'être surprise pour leur rapide apparition!). C'est déjà bien, pour commencer une cohabitation.

🍃 3. Se rappeler leur utilité. Car les insectes sont de formidables alliés du jardin : pollinisateurs, décomposeurs, chasseurs de nuisibles… Ce sont même eux, les véritables maraîchers !

🍃 4. S’autoriser à avoir peur. Vaincre une phobie nécessite du temps. Faîtes preuve de bienveillance envers vous-mêmes, soyez patients. Aimer la nature ne signifie pas devenir une héroïne Disney qui voyage avec un cricket ou un caméléon ! J'ai beau dire, je continue à crier dès qu’une bestiole me grimpe dessus. Mais, au moins, j'essaie de relativiser pour "guérir" à mon rythme.


Mon jardin-forêt abritera aussi des oiseaux, peut-être des hérissons, des lézards, des écureuils... Il sera vivant et accueillera la biodiversité. Je souhaite l'imiter, suivre son rythme serein et dynamique.

À force de mettre les mains dans la terre… je réussirai bien à apprivoiser les invertébrés qui s’y cachent ! À moins que ce soient eux, qui m'apprivoisent ?...

 
 
 

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