Novembre, l'entre-deux

Novembre, c’est ce drôle de mois entre deux mondes : les feuilles ont presque toutes quitté les arbres, mais l’hiver n’est pas encore là. Le jardin semble endormi, le ciel hésite entre pluie et brume, et moi… j’hésite entre action et repos.

Il y a dans ce mois quelque chose d’apaisant, presque suspendu. Nous ne sommes plus dans la frénésie de septembre, et pas encore dans l’éclat des fêtes de fin d'année. C’est un entre-deux discret, un moment où la nature, comme les Hommes, reprend son souffle. Les arbres rangent leur énergie dans les racines, les animaux hibernent, la terre se repose — et si nous faisions pareil ?

Je me rends compte que novembre, c’est souvent le mois où je lis le plus. Où j’écris le plus, aussi. L’extérieur ralentit, alors je me tourne vers l’intérieur : les carnets, les pensées, les livres laissés de côté tout l’été...

Même mon potager semble m’inviter à cette lenteur : il n’y a plus rien à récolter, seulement à observer, à attendre.

Je crois que novembre nous apprend quelque chose d’essentiel : ralentir, ce n’est pas s’arrêter. C’est accumuler de l'énergie, des idées, doucement, pour être prêt plus tard. C’est laisser les projets mûrir, la graine germer sous la terre, avant le prochain élan.

Alors j’essaie de l’accueillir comme un mois-cocon. Celui où je peux prendre du recul, ranger, écrire, rêver, boire du thé, et le tout sans culpabiliser de rester immobile, puisque c'est pour mieux avancer 😊

Peut-être que la vraie vie, parfois, se trouve dans ce souffle-là : celui entre deux saisons, entre deux projets, entre deux pages.