Le bruit : un mal sous-estimé
- chanimoonauteur
- 3 sept.
- 3 min de lecture
Il y a encore 2 ans, la musique était toujours omniprésente chez moi, elle faisait partie de l'atmosphère. Je me rendais au travail en musique, je lisais en musique, je faisais le ménage en musique... Petit à petit, avant que ma dépression ne soit diagnostiquée, ce fond sonore a disparu de mon environnement. Tout simplement parce que je ne supportais plus le bruit. Et aujourd'hui, c'est encore un problème, un mal dont je ne suis pas seule à souffrir.
Bien sûr, les chansons ne sont pas considérées comme de la pollution sonore (sauf si le volume est à fond à 2h du matin...). Dans mon cas, la radio a simplement été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Ce qui est le plus fatigant est en fait les bruits ambiants, ponctuels ou bien continus (vous savez, ces bruits que vous n'entendez plus, à force de les entendre, justement — le son de la chaudière ou du frigo, par exemple, ou celui des voitures sur l'autoroute, du métro, des trains, des avions, des chantiers, des travaux de voisinage, des engins agricoles, etc.).
Mais ces bruits ne se limitent pas à être "agaçants" : ils sont considérés par l'OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé) comme la deuxième cause environnementale de problèmes de santé (la première cause est la pollution de l’air). Saviez-vous par exemple que dormir la fenêtre ouverte dans une rue passante peut exposer à 70 décibels en continu (l’équivalent d’un aspirateur allumé). De la même façon, les zones proches des aéroports enregistrent des niveaux de bruit de 85 décibels, comparable à une tondeuse à gazon.
De ce fait, selon le Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit (CIDB), un français sur quatre est exposé à des niveaux sonores potentiellement nocifs pour la santé. Des études, notamment de l’INSERM, montrent que l’exposition prolongée à un bruit supérieur à 55 décibels peut entraîner :
des troubles du sommeil (difficulté d’endormissement, réveils fréquents)
une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires
un stress chronique
la baisse des capacités de concentration et de mémoire
D’après l’Agence européenne pour l’environnement, le bruit causerait chaque année environ 12 000 décès prématurés en Europe et serait responsable de 48 000 nouveaux cas de maladies cardiaques.
Cependant, on ne peut pas lutter contre la pollution sonore. Ou alors en portant des boules quiès H24 ? Avant d'en arriver à cet extrême, il est possible de réduire le bruit chez soi : outre les fenêtre à double ou triple vitrage, il suffit d'installer des rideaux épais, des tapis, ou même des bibliothèques le long des murs, pour absorber les ondes sonores.
De même, il peut s'avérer très bénéfique de s'octroyer des moments de calme, sans télévision, sans radio, de partir en balade dans la nature pour "reposer" l'ouïe. C'est souvent dans ces moments-là qu'on s'aperçoit combien le silence est "reposant", justement ! En fait, les sons ambiants de notre environnement sollicitent constamment notre sens auditif, et donc notre cerveau. C'est pour cela qu'à contrario, l'absence de bruit "libère" notre cerveau.
Maintenant, imaginez que les niveaux sonores en ville passaient en dessous de 55 décibels la nuit. À en juger par les études de l'INSERM, cela signifierait que nous gagnerions l'équivalent de plusieurs jours de sommeil réparateur par an...
Je ne sais pour vous, mais ça me motive à investir dans des rideaux bien épais !



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