Le secret du bonheur

Quand on démarre un jardin, un potager ou même un simple bac de fleurs, on se rend vite compte d’une chose : ce n’est pas toujours facile. Il y a les jours où rien ne pousse, où les feuilles jaunissent sans raison apparente, où un orage ou une vague de chaleur viennent réduire à néant des semaines d’efforts.

Et puis… il y a les autres jours. Ces jours où on se lève le matin, on ouvre la porte, et on découvre que ça y est!, la première tomate est rouge. Que la courgette qu’on surveillait depuis une semaine a enfin atteint une taille parfaite. Ou que les petites graines qu’on avait presque oubliées dans un coin de terre ont donné naissance à de minuscules pousses vertes, fragiles mais pleines de promesses.

Ce sont ces moments-là qui changent tout. Ce sont ces petites victoires qui donnent envie de continuer, parce qu’elles apportent la satisfaction de voir que nos gestes ont porté leurs fruits — littéralement.

Et il n’y a pas que dans le jardin que ça marche comme ça. Dans l’écriture aussi, il y a ces petites victoires : trouver enfin la bonne tournure de phrase, réussir à débloquer un passage difficile, recevoir un message d’un lecteur qui a aimé notre histoire. C’est parfois une broutille, mais ça suffit à relancer l’élan, à nous pousser à nous dépasser encore et encore.

Je crois que ces petites victoires sont un moteur puissant, justement parce qu’elles arrivent après un effort. Si tout réussissait tout de suite, nous n'en tirerions pas la même satisfaction ! C’est le contraste entre les difficultés et ces instants de réussite qui les rend si précieux.

Dans mon début de potager, mes petites victoires prennent parfois des formes toutes simples : un plant de tomates qui jaillit d'un pot de thym, du basilic qui se décide à embaumer le balcon, etc.

Peut-être que c’est ça, le secret du bonheur : ne pas attendre les grandes réussites, mais apprendre à célébrer les petites.